Syndrome d’apnée du sommeil
Le Syndrome d’Apnée du Sommeil (SAS) est la survenue répétitive au cours du sommeil d’épisodes d’apnées et d’hypopnées avec désaturation du sang artériel (baisse de l’oxygène dans le sang). En France, environ 5% de la population souffre d’apnée du sommeil . Il touche 2% des femmes âgées de 30 à 60 ans, 4% des hommes âgés de 60 à 60 ans.
Une apnée (A) est une interruption du flux aérien naso-buccal > 10s.
– Il y a trois types d’apnées :
les apnées obstructives les plus fréquentes : conservation des mouvements respiratoires thoraco-abdominaux avec interruption du flux aérien secondaire à une obstruction des voies aériennes supérieures.
les apnées centrales : arrêt des mouvements thoraco-abdominaux et du flux aérien par interruption de la commande neurologique centrale.
les apnées mixtes : association apnées centrales et obstructives.
– Une apnée se termine toujours par un micro éveil, détectable uniquement par polysomnographie, assurant une reprise ventilatoire .
Une hypopnées (H) correspond à diminution de 50% du flux aérien naso-buccal > 10s .
Il y a SAS si sur 6 heures d’enregistrement, on note un index d’apnées (IA) > 5/h ou un index apnées-hyponées (IAH) > 10/h ; si IAH > 30/h il s s’agit d’un SAS sévère à appareiller .
Les facteurs favorisants sont multiples : alcool, tabac, hypnotiques, sommeil en décubitus dorsal, hypertrophie des amygdales, rétrognatisme, hypotonie des muscles dilatateurs du pharynx, obésité, cou court, sexe masculin (le sexe féminin n’est cependant pas épargné), endocrinopathies ( hypothyroïdies, acromégalie) .
Les principaux signes évocateurs sont : La nuit : ronflements, pauses respiratoires avec reprise ventilatoire bruyante, parfois sueurs nocturne,réveils nocturnes fréquents pour aller uriner. Le jour : hypersomnie diurne excessive non réparatrice( endormissements intempestifs), fatigue au réveil, céphalées matinales, modification du caractère : anxiété , dépression , irritabilité , trouble de la mémoire. Baisse de la libido.
–> A RECHERCHER : HTA , insuffisance cardiaque droite
Le SAS peut être responsable de complications : accidents de la voie publique (endormissement), HTA , troubles du rythmes et de la conduction cardiaque, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébrales, mort subite au cours du sommeil. syndrome anxio dépressif, troubles mnésiques.
Le SAS doit être recherché si BPCO connue.
Une orientation simple au diagnostique de SAS est possible
—- > ECHELLE DE SOMNOLENCE D’EPWORTH
Répondre aux questions :
0 = pas de risque de s’assoupir ; 1 = petite chance de s’assoupir ; 2 = possibilité moyenne de s’assoupir : 3 = grande chance de s »assoupir .
Assis en lisant ————————————————> 0 – 1 – 2 – 3
En regardant la télévision ————————————-> 0 – 1 – 2 – 3
Assis inactif en public (cinéma, réunion …) ———————> 0 – 1 – 2 – 3
Comme passager en voiture pendant une heure sans arret——-> 0 -1 – 2 – 3
En s’allongeant pour faire la sieste l’après-midi ——————> 0 – 1 – 2 – 3
Assis et en discutant avec quelqu’un —————————> 0 – 1 – 2 – 3
Assis tranquillement près un repas sans alcool ——————> 0 – 1 – 2 – 3
Au volant, après quelques minutes d’arrêt lors d’un embouteillage-> 0 – 1 – 2 – 3
Calculer votre score :
Si score > 12 : consulter votre médecin sans tarder avec ces résultats .
Le diagnostic du SAS se fait par deux types d’examens :
– La polygraphie : examen qui mesure les paramètres cardiorespiratoires (flux nasal, respiration thoracique et abdominale, mesure de la saturation en oxygène) . Ne nécessite pas d’hospitalisation .
– La polysomnographie (examen de référence) : polygraphie + étude du sommeil qui permet également d’analyser les micro éveils responsables de l’endormissement diurne . Nécessite une hospitalisation le plus souvent d’une nuit.
Un bilan complémentaire est proposé :
– étude de la fonction respiratoire.
– examen ORL.
– bilan Cardiovasculaire.
– bilan métabolique .
Le traitement repose sur les éléments suivants :
– éviction des facteurs favorisants : stop alcool et hypnotique , régularité des horaires de sommeil , dormir en décubitus latéral.
– traitement des maladies associées.
– PPC : pression positive continue. Traitement de choix
– traitements d’exception : parfois Orthèse d’Avancée Mandibulaire (efficacité : 50-60%), chirurgie en cas de rétrognathies (avancée des deux machoires), UPPP (uvulo-palato-pharyngoplastie : éfficacité <à 30%).